Pour la première fois, les GayGames ont lieu en France, à Paris. Faute de flottille en Île de France, VCL organise les épreuves de voile au Havre avec l’aide de la FFV.
Les anglo-saxons, américain.e.s, anglais.e.s et australiens, sont venu.e.s en force. Si les Américains de Newport remportent la médaille d’or en catégorie “compétition” (J80 avec spi), c’est un équipage allemand très mélangé (H/F, blanc/métis, âgé/jeune) qui gagne en catégorie “loisir” (First 7.5 sans spi). L’équipage français ne s’est formé que quelques mois avant : c’est le début de la section voile sportive actuelle de VCL .
Ambiance au top : la lutte est vive sur l’eau et les nuits sont longues dans le seul bar LGBT du Havre. Après la remise des médailles par la députée de la circonscription, le traditionnel dîner de clôture se tient dans le restaurant de la SRH, le plus vieux club de voile d’Europe (1838).
La Trinité, Houat, Hoëdic et Belle-Île : nous avons toujours plaisir à y revenir. Une vingtaine de membres participent à cette sortie anniversaire, répartis sur deux quillards et un catamaran. Le dernier soir, tous et toutes se réunissent sur le catamaran pour un dîner en commun et dansent une partie de la nuit, un adhérent ayant apporté sono et boule à facette.
Imaginez une péniche à voile avec un panneau en bois de chaque côté faisant office de dérives : vous avez un tjalk. Nous avons déjà navigué sur ces anciens bateaux de commerce hollandais au départ de Hoorn parcourant les mers intérieures et traversant parfois la grande digue jusqu’à Terschelling.
Pas question de manger hollandais : deux membres quittent Paris en camionnette pour faire l’avitaillement pour 30 personnes et 4 jours (!) dans le dernier hypermarché avant la frontière belge. Theo, le capitaine, se délecte de nos plats mais nous devons lui préparer son dîner à part car il est réglé, comme son mat(elot), pour dîner à 18h30. C’est une croisière joyeuse pendant laquelle les participants et participantes expriment leur joie d’être ensemble en se mettant régulièrement en tas ! Malheureusement toutes les photos compromettantes ont été détruites.
Loin de l’habitable, place à une activité vraiment sportive : 10 membres s’embarquent sur des petits catamarans de sport à Calvi pour faire le tour du cap Corse en une semaine. Sur chaque cata, deux petits bidons pour les affaires des deux équipiers, tentes et avitaillement suivent dans le zodiac de sécurité. Bivouac sur les plages avec 100 ou 200m à grimper chaque matin pour aller chercher le pain au village. Le soleil est implacable, le vent plutôt calme se lève les derniers jours et le raid se termine dans le tumulte.
Pour la première fois la voile est au programme des GayGames et 12 adhérents et adhérentes de VCL partent à Sydney, la plus importante délégation française.
Nous ne connaissons ni les bateaux, des Elliot n’existant qu’en Australie et Nouvelle-Zélande, ni le plan d’eau mais et nous essayons de faire bonne figure.
L’ambiance est incroyable en ville et naviguer dans la baie de Sydney avec l’Opéra en vue reste un souvenir impérissable pour nos 12 participant.e.s.
Quatre ans plus tard, rebelote aux GayGames de Chicago, VCL représente un quart de la délégation française et un équipage monte sur le podium. Là aussi, le skyline de Chicago vu du lac Michigan reste gravé dans la mémoire des participant.e.s.
Plus de trente adhérents et adhérentes embarquent une semaine sur Le Renard, cotre corsaire de 30 m, réplique du dernier bateau armé par Surcouf en 1812, l’Étoile Polaire, ancien ketch de plaisance construit en Allemagne en 1914, 28 m hors tout et le Popoff, ancien ketch de pêche construit en 1928, 22 m hors tout.
Le plan initial était d’aller en Angleterre mais la météo en décida autrement : Bréhat, St Brieuc, Jersey, Granville, Chausey et retour à St Malo. Il fait froid mais l’équipage se réchauffe en faisant la fête tous les soirs sur le Renard. Beaucoup d’animation, un peu trop pour certains et certaines !
Le Sedov, quatre-mâts barque de 117m, plus grand voilier russe et plus grand voilier-école du monde, navire allemand construit en 1921 et donné à la Russie en 1950 à titre de dommage de guerre.
En 1997 la Russie est en pleine crise après la fin de l’URSS. Le Sedov appartient à l’académie maritime de Mourmansk qui embarque des “stagiaires” occidentaux payants pour faire bouillir la marmite.
VCL prend toutes les 50 places de “stagiaires” du trajet Brest-Amsterdam du 1er au 5 mai. L’embarquement se fait par canot : le bateau mouille dans la rade faute de pouvoir payer les droits de port. Quel mélange étonnant : 50 membres de VCL, 50 hommes et femmes d’équipage russes assez bourrus et 50 cadets russes, des jeunes de 16 à 18 ans pas encore dégrossis. La nourriture est à peine mangeable, l’équipage traficote en vendant chapkas et souvenirs de l’URSS mais le bateau est immense et majestueux.
A l’aube du 5, à la lumière des projecteurs, les cadets montent dans la mâture pour envoyer toutes les voiles. Le Sedov fait une entrée époustouflante dans Amsterdam dont les 50 “stagiaires” VCL se souviennent encore.
Après le dépôt des statuts en mars et les publications dans la presse gay, les adhérents arrivent et la 1ère croisière, une semaine en habitable, est organisée en septembre entre Toulon et Saint Tropez sur un Centurion 32 “Binga”, l’ancètre d’un bientôt autre célèbre bateau à VCL : le “Manahiki”.
Le 12 décembre 1987 a lieu le 1er dîner annuel, l’association compte déjà une quarantaine de membres.
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